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BP44 – Le multitasking = contre-productivité


Dans la société dans laquelle nous vivons, l’efficacité et la performance au travail sont des aptitudes très valorisées. Pour cela, une envie de vouloir toujours en accomplir plus nous amène parfois à faire ce que nous appelons le multitasking, soit de réaliser plusieurs tâches en même temps. Toutefois, force est de constater que cette approche est beaucoup (mais beaucoup) plus néfaste que ce que nous pouvons imaginer. Nous vous invitons donc à découvrir les effets négatifs du multitasking lorsqu’il est pratiqué de manière inadéquate, ce que nous devrions préconiser pour le remplacer et quelques trucs pour identifier dans quel cas cette pratique n’est pas malsaine.


Les effets négatifs du multitasking


En faisant quelques recherches, il a été très facile de trouver plusieurs études faisant le constat des effets négatifs du mutitasking. Voici les principaux :


La perte de temps


Le principal but du multitasking est de gagner du temps. Toutefois, plusieurs experts arrivent à la même conclusion : il ne fait pas gagner du temps, mais plutôt le contraire : il en fait perdre. Une étude réalisée par trois chercheurs en 2001 met de l’avant le concept de « swichting », soit le processus par lequel notre cerveau passe lorsqu’il passe d’une tâche à l’autre. Il doit prendre la décision de changer de tâche et ensuite définir ce qui doit être fait pour accomplir la nouvelle tâche.


Une autre étude réalisée par Gloria Merk, arrive à la conclusion que de passer par le processus de « switching » et de se concentrer à la tâche (« se mettre dedans » en bon français) peut prendre jusqu’à 23 minutes et 15 secondes.


Les études diffèrent sur la valeur du temps perdu à faire du multitasking. Certaines études tournent autour du 28% du temps de travail journalier et d’autres autour de 40%. Néanmoins, ils arrivent à la même conclusion : le multitasking fait perdre du temps plutôt que d’en gagner.


La dilution de l’attention


Voici une information qui pourrait peut-être surprendre quelques-uns : le cerveau n’est pas fait pour faire deux choses en même temps. C’est pourtant la définition du multitasking. Donc, en préconisant cette approche, nous allons à l’encontre de nos capacités, ce qui peut être contre-productif.


Tel que mentionné précédemment, le cerveau ne peut pas accorder son attention totale à deux tâches qui se font simultanément. Donc, lorsque nous croyons être en train de réaliser deux tâches en même temps, en réalité, nous sautons simplement d’une tâche à l’autre en tout temps. Il est donc impossible d’accorder une attention adéquate aux deux tâches. L’attention est donc répartie sur l’ensemble des tâches que nous désirons réaliser « en même temps ».


Il en va de soi qu’en réalisant notre travail de cette manière, il y a plus de risques d’erreurs et que la qualité du travail s’en voit affectée.


La déviation de l’attention


Selon une étude réalisée par Earl Miller, neuroscientifique du MIT, nous perpétuons le multitasking car lors de l’accomplissement de chacune des petites tâches, notre cerveau génère de la dopamine, neurotransmetteur qui nous donne une sensation de satisfaction. Cette sensation est immédiate et nous fait oublier ou passer à côté d’une satisfaction plus importante si nous accomplissons les tâches qui sont réellement prioritaires. En d’autres mots, ces multitudes de petites sensations nous écartent peut-être des vraies tâches que nous devons réaliser.


Baisse du QI


Toujours en restant dans le domaine cérébral, pratiquer le multitasking diminuerait le quotient intellectuel! Une autre étude réalisée par l’Université de Londres démontre que cette pratique a le même effet (ou supérieur) sur le cerveau qu’une personne ayant passé une nuit blanche.


Impacts sur la qualité de vie


Du côté un peu plus personnel, employer l’approche du multitasking peut avoir un impact sur notre qualité de vie. Par exemple, lorsque vous êtes en compagnie d’un collègue, d’un ami ou d’un proche et que vous réalisez d’autres tâches en parallèle, cela peut donner la sensation à vos accompagnateurs que les autres tâches sont plus importantes qu’eux.

Un autre aspect est que l’incapacité de pouvoir accorder notre pleine attention à deux actions en même temps, empêche également de profiter de l’une des deux activités pleinement, par exemple, de profiter pleinement de la conversation avec votre ami si vous répondez à vos courriels en même temps.


De plus, toujours basé sur le fait que faire du multitasking est non naturel pour le cerveau, cela engendrerait la production de cortisol, soit l’hormone du stress.


L’opposé du multitasking : la pleine conscience


Il est bien beau d’exposer tous les effets néfastes du multitasking, mais quelle serait donc l’approche à préconiser? La pleine conscience. Effectivement, l’opposé de vouloir réaliser plusieurs tâches en même temps est de se concentrer et d’accorder notre entière attention à une seule tâche. En réalisant cela, les chances d’erreur sont diminuées et la qualité de l’ouvrage s’en voit bénéficiée. Également, et le plus important, si la productivité est une priorité, le temps pour exécuter la tâche se voit diminué par rapport au multitasking.

Pour nous aider à pratiquer la pleine conscience au travail, voici deux petits trucs, parmi tant d’autres, qui peuvent nous aider à l’appliquer :

  • La planification : une des clés du succès pour un projet, mais également pour l’accomplissement de nos tâches. Planifier nous permet de prendre conscience de notre charge de travail, de prioriser et ainsi réaliser quelle tâche peut attendre ou non. De cette manière, il est plus facile de se concentrer sur une tâche sans ressentir cette sensation de culpabilité de ne pas s’occuper des autres tâches instantanément, car nous avons conscience de nos priorités.


  • Identifier les distractions et tenter de les éliminer : est-ce que les notifications des courriels entrants affectent votre concentration dans la rédaction du rapport que vous devez remettre le lendemain? Alors fermer les notifications pendant les quelques heures où vous vous concentrez sur la rédaction du rapport peut être bénéfique. Ceci n’est qu’un exemple d’action qui peut être apportée pour retirer les distractions.



Éviter le multitasking en tout temps? Non


Comme dans tout, il ne faut pas aller à l’extrême. Est-ce qu’il faut éviter de manger en regardant la télévision? Non. Est-ce qu’il faut éviter de répondre à nos courriels lorsqu’on est dans une réunion et que le sujet discuté ne nous concerne pas? Non.


Il faut certainement faire preuve de jugement et analyser quand il est bénéfique ou non de réaliser plusieurs tâches en même temps. Voici quelques questions pour nous aider dans notre réflexion :

  • Est-ce que l’une des deux activités exige peu d’attention?

  • Est-ce que les impacts d’accorder moins d’attention à une des activités (possibilité de plus d’erreurs ou qualité moindre) restent acceptables?

  • Est-ce que les deux activités ne demandent pas le même type de concentration? (Par exemple, manger et regarder la télévision).



Rester nous


En conclusion, nous ne sommes pas faits pour réaliser deux tâches complexes en même temps. Donc, arrêtons de tenter de nous dénaturaliser et focalisons sur nos forces et nos habiletés, soit de pouvoir accorder une attention adéquate à une tâche pour être plus performant et avoir la sensation à la fin de notre journée d’avoir été plus efficace.


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