Non seulement l’industrie de la construction passe actuellement au travers d’un processus de transformation substantielle, elle devra également s’adapter à de nouvelles exigences du Code de Construction du Québec. Effectivement, un nouveau chapitre de celui-ci, qui traite de l’efficacité énergétique des bâtiments, entrera en vigueur dès le 27 juin prochain. Discutons un peu des divers impacts que cela pourrait avoir sur le monde de la construction, mais également en dehors de celui-ci.
Tout d’abord, il est important de savoir que le nouveau chapitre vise plusieurs types de bâtiments :
Commercial, institutionnel et industriel;
Édifice d’habitation de plus de 3 étages ou de plus de 600 m2;
Édifice d’habitation d’au plus 3 étages et d’au plus 600 m2 abritant des logements et un autre usage (exemple : résidentiel et commercial).
Tel que mentionné dans le portail Voir Vert, voici les principaux points abordés dans ce nouveau chapitre :
L’isolation des murs, des toits et des planchers et la couverture des ponts thermiques;
La performance thermique des portes et des fenêtres;
L’isolation thermique des conduits et le calorifugeage de la tuyauterie;
La puissance de l’éclairage intérieur et extérieur;
La récupération de chaleur exigée dans les installations de chauffage, de ventilation et de conditionnement d’air, incluant les piscines, les équipements de réfrigération et les hottes de cuisines commerciales.» (1)
Potentiels impacts sur la construction
Ces items auront définitivement un impact sur la manière dont nous construisons nos nouveaux bâtiments. Tout d’abord, les concepteurs n’auront plus le choix d’incorporer à leur design le volet «efficacité énergétique» qui jusqu’à maintenant était plutôt un choix des propriétaires d’intégrer cet aspect à leur bâtiment. Toutefois, rien n’empêchera les donneurs d’ouvrage d’aller plus loin et d’intégrer des standards plus élevés à leurs nouvelles construction.
D’un autre côté, certains peuvent craindre que ces nouveaux barèmes augmentent les coûts de construction des immeubles. Par exemple, si les nouvelles exigences en termes de performance thermique des fenêtres exigent que nous soyons obligés d’installer un modèle plus dispendieux, il est évident que le montant final sera plus élevé. Il ne faut toutefois pas oublier un point crucial : lorsque le bâtiment a un rendement énergétique plus élevé, les coûts d’exploitation sont également plus bas. Les frais de chauffage et climatisation vont diminuer, ce qui veut dire que l’investissement fait initialement sera rentabilisé par les économies réalisés dans les frais d’exploitation.
Si on va plus loin dans la réflexion, on pourrait également supposer que l’adoption de cette nouvelle réglementation enterrent certaines façons de faire ou standards que nous utilisons actuellement. Il y aura donc ici une certaine période d’apprentissage et d’adaptation pour tous.
Autres impacts non directement reliés à la construction
Il est intéressant de savoir que ces changements auront des impacts sur des facettes autre que celle de la construction. Outre les points mentionnés ci-dessus, rendre nos bâtiments plus efficaces énergétiquement amènera des impacts positifs sur notre environnement. Ces nouvelles mesures implantées par notre gouvernement sont dans le but de se rapprocher des objectifs quant à la lutte contre les changements climatiques du Plan d’action 2013-2020.
Selon la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), les nouvelles constructions seront en moyenne plus efficaces de 27.9% par rapport aux anciennes. En d’autres mots, nous réduirons la consommation énergétique des bâtiments et par le fait même, notre empreinte écologique.
Les prévisions de la RBQ face à cette nouvelle réglementation font ressortir certains chiffres qui pourront nous motiver à mettre en premier plan ce volet de la construction et à nous démontrer qu’il y aura des impacts tangibles suite à ses actions :
D’ici 2030, les gains d’énergie que nous aurons accumulés seraient équivalent à la consommation énergétique de 70,000 nouvelles maisons;
Les nouvelles mesures permettent de diminuer notre émission de gaz à effets de serre. D’ici 2030, cette quantité équivaudrait au retrait de 18,000 automobilistes sur la route.
En conclusion, il n’est pas un secret qu’actuellement nous sommes dans une ère de changement. Rien ne vaut une petite introspection dans le but d’améliorer nos méthodes et semer un meilleur avenir à nos successeurs et leur laisser une planète plus saine.
Notes :
1. VoirVert.ca. «Nouvelle réglementation sur l’efficacité énergétique des bâtiments». Consulté le 24 mai 2020. https://www.voirvert.ca/nouvelles/rubriques/nouvelle-reglementation-sur-lefficacite-energetique-batiments
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